La CNCC publie la 5e édition de son baromètre annuel

L’étude de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes porte sur une analyse exhaustive des données issues des déclarations d’activité faites en 2024 par les professionnels sur les audits réalisés au titre de l’exercice 2023, et des résultats d’une enquête conduite en mars 2025, à laquelle plus de 1 500 professionnels ont répondu, permettant une appréciation fine et représentative de l’évolution de leur activité. 

Des PME françaises de moins en moins sécurisées par l’intervention des commissaires aux comptes 

En France, la présence des commissaires aux comptes auprès des PME et des ETI connaît une régression continue. Cette diminution est principalement liée aux effets durables de la loi PACTE de 2019 et d’un rehaussement de seuils de 20 % intervenu en 2024, commente la CNCC.  Entre 2022 et 2023, 15 800 entreprises placées face au choix de renouveler leur commissaire aux comptes en dehors d’une obligation légale ont choisi d’y renoncer. 

La CNCC alerte depuis plusieurs années sur le risque de fragilisation associé à ce recul à l’échelle macroéconomique, qui s’accompagne d’un risque associé à la croissance du nombre d’entreprises ne faisant intervenir ni commissaire aux comptes ni expert-comptable : près de 31 % des PME étudiées dans le baromètre n’ont pas d’expert-comptable, proportion qui atteint 50 % environ pour les entités dont le chiffre d’affaires se situe entre 8 et 10 millions d’euros. Dans ces entreprises, le commissaire aux comptes constitue souvent le seul garant de la régularité et de la fiabilité des comptes. 

Sur les années écoulées, on observe une stabilisation du taux de renouvellement volontaire des mandats sous les seuils de certification légale autour de 44 %. La dynamique de croissance de l’économie française a tout de même permis de compenser en partie la tendance négative liée aux effets de la loi PACTE, avec 11 000 entreprises entrées dans le champ de la certification des comptes, dont 7 000 de manière volontaire dans les PME. 

En pratique, note la CNCC, les dirigeants recourent volontairement à la certification des comptes et aux autres missions des commissaires aux comptes dès lors que la taille, la gouvernance ou la complexité de leur activité le justifient, cette démarche étant clairement perçue par leur environnement économique et leurs parties prenantes comme un gage de confiance. 

Le baromètre 2025 confirme que, pour les entreprises, la proximité des seuils légaux de nomination est associée à un besoin de confiance auquel la certification des comptes répond de manière pertinente. Ainsi, en 2023, 99 400 sociétés françaises font certifier leurs comptes de manière volontaire. Dans ces PME, l’audit des comptes annuels représente un coût moyen de 0,18 % de leur chiffre d’affaires, un coût à mettre en perspective des bénéfices en termes d’accès au financement, d’opportunités d’affaires et de maîtrise des risques. 

Au-delà de leur mission traditionnelle, poursuit la CNCC, les commissaires aux comptes s’investissent activement dans l’accompagnement des entreprises sur les enjeux de durabilité, un sujet qui, aux yeux des dirigeants, prévaut largement sur d’autres grands thèmes, comme l’intégration des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans leur activité. 

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